« L’idée c’est de jouer. Le coeur léger. Il n’y a pas de presse. Il y a la beauté d’une relation qui s’établit entre toi et toi. C’est un art. C’est le jeu de t’observer. De devenir conscient de toi-même. Tu vis comme tu respires. As-tu envie de jouer? » 

Marcher vers soi

Comment j’ai rencontré mes limites?

Un matin je marchais. Ma respiration synchro sur chacun de mes pas. Dans cette attention, je me suis observée. Et j’ai eu un grand frisson. Avec un noeud bien serré dans la gorge. Des larmes chaudes coulaient sur mes joues. Et je manquais d’air.

Je venais de réaliser que je respirais à peine, même dans les rythmes de la marche afghane que j’avais découvert quelques années auparavant. Je respirais petit alors que ma capacité pulmonaire me permettait
bien plus grand. Je percevais une grande limite en moi. Et là, sont montées jusqu’à ma conscience des images de moi:

  • moi qui prend peu de place
  • moi qui a peur de déranger
  • moi qui manque d’assurance
  • moi qui se remet en doute
  • moi dans mes peurs d’être moi
  • moi qui n’ose pas trop s’affirmer, etc…

J’ai trouvé cela très triste. Je faisais ça moi. Je vivais petit. Et je respirais comme je vivais. Tout mon corps réalisait ça en un instant.

Du coup, je ne me suis pas donné de marge. C’était assez. Ce que j’avais vu de moi, ce n’était pas moi qui l’avait choisi. Cela vivait en moi, par défaut ou en mode automatique. Et j’avais laissé faire, je n’en n’étais pas consciente jusqu’à ce moment là. Puis j’ai décidé d’expérimenter un autre comportement.

Je connaissais bien la mécanique de la marche afghane. Je me suis demandé comment j’allais me sentir en m’accordant de grandes bouffés d’air dans mes  rythmes de marche. J’allais mimer le contraire de la limitation des petites respirations timides.

Sur la route du retour, je me suis mise à respirer à grands poumons. À chaque pas, j’inspirais de grands bols d’air jusqu’à pleine capacité.
Je sentais mon corps se redresser sous la force de mon souffle. Mes bras balançaient en alternance chaque côté de moi. Je me sentais libre! Ça disait en moi: « enfin » !

Je respirais ma vie comme si j’avais des années à rattraper. Je souriais.
Je sentais monter dans mon corps des élans de fierté, une attitude confiante, de l’assurance, une détermination solide, je sentais mon aplomb se fortifier, j’étais moi. Moi tel que je sais que je peux être. Je me sentais en ligne, en équilibre et j’aimais ça. La perception que j’avais de ma vie était grande, juste et belle.

À partir de ce moment là, ma vie s’était transformé. Plus jamais j’allais me permettre de respirer petit. Dans ma marche comme dans tous les aspects de ma vie. J’ai continué de tracer la route, jour après jour. En m’accordant de grandes bouffées d’air sur le rythme de mes pas en marchant. J’aimais me sentir forte et déterminée.

Je suis revenue au centre de moi, au centre de ma vie, consciente de moi, de plus en plus et de mieux en mieux.

Comment faire pour débusquer tes limites et les transformer en ressource dans la marche?

1. Apporte ton attention sur ta respiration quand tu marches, ou bien, embarque dans la mécanique des rythmes et utilise celui qui te convient.

2. Marche en attention complète sur ton souffle pendant au moins une dizaine de minute (quand tu es attentif à synchroniser ta respiration sur tes pas, tu es nécessairement présent à ton corps. C’est la porte d’entrée).

3. Observe de quelle façon tu respires. Observe longtemps. Comment il est ton souffle: court, long, rétrécit, il semble pesant, il est doux et fluide, il est léger, agréable, il est petit, il est grand, il est retenu, il est timide, etc…

– Est-ce que tes poumons se remplissent sur l’inspiration?
– Arrives-tu à expirer tout ton air ou bien tu as le sentiment d’un reste?
– À l’inspiration, ta poitrine se soulève? ton ventre serre? Ta gorge se noue?

Ce sont tous des pistes d’observation. Il y en a une qui te parle?

1. Suis la piste et respire dedans avec bienveillance.

2. Pose-toi la question comment ça se fait que je respire comme ça, qu’est-ce que ça veut dire? Pose la question dans ton coeur et reste ouvert.

3. Puis continue ta marche en respirant dans ta piste, avec elle. Ouvre-toi à elle:
Tu es présent à toi dans ton corps et tu laisses faire. Tu avances, en lien avec toi, en lien avec ta piste (l’état présent de ta respiration), tu es ouvert, tu es ouverte, et tu marches au grand air, ta question dans le coeur. Tu es tranquille. Tu es déjà en lien. Tu n’es plus tout seul.

4. Il se peut que quelque chose comme une réponse ou un élément de réponse remonte depuis tes profondeurs jusqu’à ta conscience.
Ce peut être sous la forme d’un sentiment, d’une émotion, d’une image, d’un souvenir, d’une parole, d’une impression, etc..

Accueille cette réponse et respire-là aussi, en continuant de marcher. Respire-là. Et remercie ton corps, puis la partie de toi qui t’offre un petit morceau de conscience pour que tu te rassembles.

5. Fais de ta compréhension un choix. Une décision.

Aide-toi avec ton corps! Amuse-toi à respirer avec assurance, bravoure et courage. Prends l’attitude corporelle contraire de celle qui te limite. Amplifie les mouvements: le balancement de tes bras, les portions d’air qui entrent et qui sortent de toi, le déhanchement dans ta marche, etc…
Marche assez longtemps pour que ton corps prenne l’attitude de ton nouveau comportement et que tu en ressentes les répercussions en toi. Par exemple, tu peux sentir monter la confiance, la détermination, l’enthousiasme, la clarté, etc..
Fais-le tous les jours, tout le temps! C’est une histoire entre toi et toi.
Par exemple, quand j’ai choisi de respirer grand et de m’accorder de grandes bouffées d’air, alors qu’avant dans mon inconscience, je respirais tout petit.
Si tu respires gêné, timide… c’est pareil!

5. Il se peut aussi que tu n’obtiennes pas de réponse pour cette fois.

Dans ce cas, je t’encourage à recommencer les étapes avec bienveillance dans tes prochaines sorties. Cela demande de développer ta présence et ton attention. Quand tu es présent, ton esprit est calme et disponible. Il peut réceptionner une réponse. Il n’a pas besoin de chercher ou de vouloir. Il a posé la question et il sait que ton corps va répondre d’une façon ou d’une autre.

L’idée c’est de jouer. Le coeur léger. Il n’y a pas de presse.

Il y a la beauté d’une relation qui s’établit entre toi et toi.
C’est un art. C’est le jeu de t’observer. De devenir conscient de toi-même.

Tu vis comme tu respires. As-tu envie de jouer?

Marie Jeanne

Que tu pratiques ou non la marche afghane, tu peux jouer. Simplement, quand tu marches dans les rythmes de la marche afghane, tu es obligé d’être présent parce que tu synchronises ton souffle sur tes pas. Tu n’es pas dans tes pensées et encore moins dans tes soucis. C’est le terrain requis pour que ton esprit soit au repos et puisse laisser ton corps exprimer ses vérités. Tu as besoin de ce terrain pour jouer, c’est la seule condition.

Si tu as envie de venir apprendre la marche afghane et créer un terrain propice pour te rencontrer et transformer tes limites en ressource, il reste deux formations pour 2019:

Réserve ta participation ici:

Québec les 14 et 15 septembre ou bien Sherbrooke les 28 et 29 septembre

Je t’attend, le corps au grand air, les deux pieds dans la vie!

You may also like...